29 janvier 2021

6.2 - Nick Drake 🏴󠁧󠁢󠁥󠁮󠁧󠁿

Nick Drake, ou le temps suspendu

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⏯ La musique de Nick Drake est un miracle, à plus d'un titre. Son jeu de guitare, cristallin et aérien, est unique. Sa voix, en apparence détachée de tout et pourtant si habitée, est un véritable baume pour l'âme. Si ses textes sont généralement sombres, leur association avec les magnifiques arrangements de Robert Kirby 
(principalement) et la production lumineuse de Joe Boyd distillent une musique à l'incroyable pouvoir cathartique. Miné par une dépression qui finira par l'emporter à 26 ans, Drake a pourtant produit des albums qui placent l'auditeur dans un état de stase chaleureuse et protectrice, et lui garantissent une place éternelle au panthéon de la pop.

  1- River Man (1969) : Incroyable peinture sonore, où s'équilibrent merveilleusement une douceur exquise et une intensité émotionnelle qui n'appartient qu'à Drake. Les arrangements, une fois n'est pas coutume, ne sont pas signés Kirby mais Harry Robinson, lequel fait des merveilles avec un ensemble où prédominent les violons altos.
  2- Fruit Tree (1969) : Un titre tout aussi captivant, s'ouvrant sur de précieux arpèges de guitare, accompagnés cette fois-ci d'une orchestration enrichie d'instruments à vents (hautbois et cor anglais). De toute beauté.
  3- Way To Blue (1969) : Bien que très homogène, l'album Five Leaves Left ne tombe jamais dans le piège de la monotonie. Preuve en est ce chef d’œuvre de chamber pop, qui n'a besoin d'aucune guitare pour émouvoir.
  4- Day Is Done (1969) : Encore une perle, peut-être le titre de l'album au son le plus pop baroque, sur son versant le plus mélancolique.
⏭ Si vous aimez cette ambiance, jetez-vous sur les premiers albums solo de Colin Blunstone (PGB 4.2).
  5- Fly (1970) : Le deuxième album de Drake s'ouvre à des sonorités plus éclectiques et lumineuses, accueillant batterie, piano jazz, saxophone, et même choeurs gospels... Plus fidèle au son du précédent opus, Fly est un autre sommet fragile, illuminé par le violon et le clavecin de John Cale.
BONUS - (I Was Made To Love) Magic (1969/1986/2004) : Un délicieux titre inédit, issu des sessions du premier album, dont l'étonnante légèreté doit beaucoup à l'influence de Donovan et aux arrangements signés Richard Hewson (disqualifiés par Drake).
⏭ En 2004, une version spécialement réarrangée par Kirby est apparue sur la compilation de raretés Made To Love Magic.
 
   

Indice Baroque = ★★★★★

Compléments :
Top Baroque Albums : Si Five Leaves Left (1969) est indispensable à tout amateur de pop baroque, comme à toute discothèque digne de ce nom, il serait dommage de se priver des deux autres albums : Bryter Later (1970), plus rythmé et varié et Pink Moon (1972), plus austère. Et si vous ne voulez manquer aucun trésor caché, le coffret Tuck Box est encore le meilleur choix.
 



 














 

2 commentaires:

  1. Hello. Ca fait du bien de réécouter Nick Drake. Une petite analyse rythmique de River Man. C'est un morceau en 5/4 (comme Take Five de Dave Brubeck dans un autre style), ce qui donne ce balancement caractéristique. C'est assez rare pour être souligné dans la musique occidentale des années 60, 70, qui reste cantonnée aux 4 et 3 temps à 99%. Dans la pop, n'en parlons pas. Je connais quelques incursions de George Harrison sur des rythmes atypiques (sur Here comes the sun par exemple)... Quid de la pop baroque : On reste sur les 4 temps et on valse un peu de temps en temps, non ?

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    1. Merci pour ce brillant éclairage ! En effet, rythmiquement, c'est assez orthodoxe, globalement... La question est : la musique baroque (Vivaldi, Purcell & Co) était-elle plus fantaisiste ? J'en doute !

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