8.1 - Nirvana 🇮🇪 🇬🇷

7.7 - The Turtles  ⬅ 🎵 ➡ 8.2 - Electric Light Orchestra

Nirvana, ou les symphonies candides

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⏯ La musique du Nirvana sixties est délicieusement paradoxale, car son charme tient autant à ses qualités qu'à ses imperfections. Souvent, les arrangements luxuriants (pour ne pas dire pompeux) habillent de petites comptines psychédéliques et naïves. A d'autres moments, alors que la production joue la grandiloquence romantique, elle s'avère bien trop ample pour les voix fragiles, mais touchantes, de Patrick Campbell-Lyons et Alex Spyropoulos, têtes pensantes de l'ensemble. Résolument pop dans sa concision et son immédiateté, cette musique évite ainsi les écueils dans lequel se vautrera bientôt le rock progressif. Au final, on s'accordera au moins sur un point : voilà sans conteste le meilleur groupe irlando-grec de l'histoire de la pop-music.

	1- Tiny Goddess (1967) : Un classique instantané, démarrant avec un exquise délicatesse par un thème de violoncelle, rappelant le Canon de Pachelbel, avant de monter en puissance, à grand renfort de choeurs féminins, cascades de clavecin et roulements de batterie sur le final. Incontournable. ⏭ Françoise Hardy aimait visiblement beaucoup ce titre. Elle l'a repris en trois langues (!!!)
	2- Pentecost Hotel (1967) : Deuxième single, sorti en même temps que le premier LP, considéré comme un des tous premiers concept-albums de l'histoire. La chanson reprend avec succès la formule du précédent, en un peu plus rythmé. Les intermèdes et le final instrumentaux sont particulièrement délectables.
	3- Satellite Jockey (1967) : Un parfait exemple du savoir-faire nirvanesque. Une mélodie enfantine, un chant approximatif, soutenus par une orchestration riche, qui sait habilement varier ses effets. Le tout admirablement compacté en 2 minutes 30 chrono.
	4- Excerpt From "The Blind & The Beautiful" (1969-70) : Un joli concentré d'emphase, faisant la part belle aux clavecin, bois et cuivres. Notez que la ligne vocale du couplet reprend astucieusement l'un des thèmes mélodiques de Pentecost Hotel. C'est bien connu : on n'est jamais mieux cité que par soi-même.
	5- The World Is Cold Without You (1969-70) : Plus sérieux, ambitieux et maîtrisé que ses prédécesseurs, le 3ème album s'ouvre sur ce chef d'œuvre, somptueuse et magistrale complainte romantique. Hélas le label Island et son patron Chris Blackwell ne croient plus en Nirvana, condamné à publier cet opus sur un label confidentiel.
	BONUS - The Show Must Go On (1968) : Pour terminer, un joli titre instrumental, aux confins du baroque, du easy-listening... et de la musique traditionnelle grecque (le petit plus Spyropoulos)...
Indice Baroque = ★★★★★
Compléments :
⏭ Top Baroque Albums : Les incontournables The Story Of Simon Simopath (1967), (...) All Of Us (1968) et To Markos III (1970), ont été réunis (avec des bonus) dans le coffret Rainbow Chaser : The 60s Recordings. En 1970 le duo se sépare, laissant le seul Campbell-Lyons s'aventurer dans un premier temps vers un jazz-prog qui a ses amateurs, puis revenir vers un style plus conventionnel, sans toutefois retrouver la magie des débuts. Les deux compères se sont retrouvés par intermittence au cours des décennies suivantes, notamment pour faire un procès à leurs homonymes grunge...
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