02 septembre 2020

5.2 - The Rolling Stones 🏴󠁧󠁢󠁥󠁮󠁧󠁿

The Rolling Stones, rois du flirt baroque

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⏯ Comme bien d'autres, les Stones n'ont pas échappé à la vague baroque et psychédélique qui a envahi le paysage pop-rock entre 66 et 68. Mais faire d'eux de simples suiveurs des Beatles et de leur Sgt Pepper est par trop caricatural, car la réalité est bien plus complexe. Ces touche-à-tout n'ont en effet pas attendu leurs imposants concurrents pour expérimenter des sonorités et des structures éloignées des canons rocks. Et même quand ils se sont acoquinés temporairement avec le décorum flower-power, cela s'est fait avec une distance et une ironie qui n'appartiennent qu'à eux, comme si Jagger et sa bande s'amusaient de ce passage obligé en le pervertissant par une attitude indéniablement rock, avant de revenir aux sources dès 68. Au final, pionniers ou opportunistes, peu importe. Ce fut une phase aussi productive que fascinante. 

  1- Play With Fire (1965) : Enregistré en janvier 65 avec le mythique duo de producteurs Spector/Nitzsche (respectivement à la basse et au clavecin), ce titre atypique précède le Yesterday des Beatles de 5 mois. Sans appartenir pleinement au genre pop baroque, il n'en est pas moins incroyablement en avance sur son temps, à mi-chemin entre mantra folk et ballade médiévale.
  2- As Tears Go By (1965) : Cette première composition signée Jagger/Richards, commandée (et complétée) par leur manager Oldham, sera un tube pour Marianne Faithfull mi-1964, avec des arrangements mi-variétés, mi-baroques. La version des Stones, plus dépouillée, plus folk, ne renonce pas pour autant aux cordes.
  3- Lady Jane (1966) : Dans tout le répertoire du groupe, ceci est probablement la plus franche incursion dans le genre qui nous intéresse, avec sa mélodie délicate, le phrasé précieux de Jagger et le clavecin de Nitzsche qui vient accompagner le dulcimer central, joué par un Brian Jones toujours curieux de nouvelles sonorités.
  4- Dandelion (1967) : Apparue en face B de We Love You, cette comptine irrésistiblement pop est illuminée par le clavecin du toujours excellent Nicky Hopkins, et des harmonies sous hélium psychédélique.
  5- She's A Rainbow (1967) : Encore Hopkins à l'honneur, cette fois-ci au piano, avec une partition virevoltante. Les arrangements de cordes sont quant à eux signés John Paul Jones, futur Led Zeppelin. Avec ce single, leur dernier de 67, les Stones poussent à fond le curseur bubblegum pop. Le suivant, Jumpin' Jack Flash, signera le retour aux racines blues-rock.
 

Indice Baroque = ★★★★☆

Compléments :
Top Baroque Albums : En combinant la compilation Flowers  et l'album Their Satanic Majesties Request (tous deux de 1967), on obtient une somme assez complète des incartades baroques et psyché-pop du groupe. 
 Parcours PGB : Mi-67, le très influent manager Andrew Loog Oldham a quitté ses protégés, emportant avec lui tous ses fantasmes orchestraux, qu'on retrouve largement sur les productions de son label Immediate, comprenant bon nombre de reprises des Stones.
 














 

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