24 août 2020

5.1 - The Kinks 🏴󠁧󠁢󠁥󠁮󠁧󠁿

The Kinks, ou la douce amertume

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⏯ Trop souvent éclipsés par les Beatles et les Stones, les Kinks ont pourtant écrit quelques unes des plus belles pages du rock, avec une incroyable variété de styles. Du rythm'n blues au music-hall, en passant par la country-folk, les influences orientales et même le hard-rock, ils ont arboré bien des visages en 30 ans de carrière, sans (presque) jamais perdre leur identité et leur sensibilité uniques. Entre 67 et 72, période dorée, Ray Davies va souvent recourir à des arrangements précieux et surannés pour illustrer ses textes, où s'expriment nostalgie d'une Angleterre autant révolue que fantasmée, tendresse pour les petites gens, et joies simples du quotidien, avec toujours une pointe de sarcasme, pour faire bonne mesure.  

1- Too Much On My Mind  (1966) : Tous les amateurs de pop baroque devraient récolter des fonds pour dresser une statue à l'effigie de Nicky Hopkins, immense claviériste de studio. Certes, la chanson de Ray Davies est excellente, mais la partition de clavecin du virtuose lui donne une toute autre dimension.
⏭ Autre moment de gloire pour Hopkins, le bien nommé Session Man, qui rend hommage avec humour à celui qui est "payé juste pour jouer, pas pour réfléchir", et dont le talent exceptionnel a été maintes fois exploité par les Stones, les Who, et bien d'autres.
2- Two Sisters (1967) : Si le clavecin est présent sur bon nombre de titres des Kinks de la fin des sixties, parfois dans un contexte rock, le recours aux violons est en revanche assez peu fréquent. Quand les deux se rencontrent enfin, au service d'une mélodie imparable, on obtient un des sommets de Something Else (1967).
3- Village Green (1968) : Tout aussi atypiques, les petites touches de clarinette sont pour beaucoup dans le charme rétro et pastoral de cette magnifique vignette mélancolique.  Si on ne devait garder qu'une chanson dans la veine baroque du groupe, ce serait probablement celle-ci. 
⏭ On peut trouver une sensibilité proche dans les meilleurs titres de Honeybus, avec du hautbois en lieu et place de la clarinette.
4- Rosemary Rose (1968) : Un petit miracle, oscillant entre douceur et aplats majestueux de clavecin. Si la qualité d'un album se juge à celle des titres non-retenus dans la liste finale, alors The Village Green Preservation Society (1968) est un pur chef d'œuvre, ce dont plus personne ne doute aujourd'hui. A l'époque, ce fut un flop.
5- Young And innocent Days (1969) : Rythme de valse lancinant, mélodie de berceuse, voix joliment paresseuses, avec entrelacs de piano, clavecin et guitare acoustique, cette dernière s'autorisant même un coda aux arpèges baroquissimes. Une réussite.
 

Indice Baroque = ★★★★★

Compléments :
Top Baroque Albums : En priorité, The Village Green Preservation Society (1968), qui a bénéficié de luxueuses rééditions, remplies de bonus. Difficile ensuite de départager les formidables Face To Face (1966), Something Else (1967) et Arthur (1969).

 














 

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