09 avril 2022

3.6 - Chad & Jeremy 🏴󠁧󠁢󠁥󠁮󠁧󠁿

Chad & Jeremy, tout pour plaire

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⏯ Ignoré chez lui, cet aimable duo a su profiter de la British Invasion pour séduire le public américain avec de jolies ballades folk qui, chose plutôt rare dans ce courant, font la part belle aux arrangement de cordes, à l'image de la charmante A Summer Song (1964). En 1966, ils s'installent en Californie et font évoluer leur formule (un tantinet aseptisée), produisant deux albums nourris d'ambitions conceptuelles et d'admirables orchestrations (signées Chad Stuart), qui seront totalement ignorés du public. Plus pensée que sentie, leur œuvre manque peut-être d'un je-ne-sais-quoi de passion, d'aspérités ou de folie pour prétendre au statut de trésor caché, mais il faut bien admettre qu'elle est une de celles qui ont le plus régulièrement et scrupuleusement respecté le cahier des charges du genre pop baroque, et ce dès 1964... Respect !

  1- You Are She (french version) (1966) : L'archétype de la préciosité pop baroque, avec mélodie descendante, voix douces, et clavecin. Encore plus délectable dans la langue de Molière...
⏭ Cette signature vocale - des voix très proches à l'unisson, se dédoublant régulièrement en harmonies - est proche de celle utilisée par un autre duo anglais, Twice As Much, voire de celle des californiens de The Association.
  2- If  You Need Somebody (1966) : Les rééditions des albums de Chad & Jeremy regorgent de petits plaisirs pop, parfois supérieurs aux titres officiels. Exemple ici, avec cet irrésistible mélange de clavecin, harmonies, et guitares carillonnantes, que n'auraient pas renié les Byrds. 
  3- Busman's Holiday (1967) : Tiré de l'inégal et boursouflé Of Cabbages And Kings, ce titre sonne comme un inédit de Donovan, avec ses beaux arrangements entre folk et baroque, que viennent à peine perturber quelques bruitages incongrus.
  4- Painted Dayglow Smile (LP version) (1967/68) : Somptueusement produit (comme le précédent) par Gary Usher (Byrds, Gene Clark, Sagittarius, etc.), l'album The Ark est une collection éclectique de titres brillamment orchestrés, aux constructions parfois complexes, telle cette charmante vignette en deux parties.
⏭ Pour la petite histoire, on doit la création du projet Sagittarius au refus de Chad & Jeremy d'enregistrer le My World Fell Down, proposé (avec insistance) par Usher. Eussent-ils accepté que leur carrière aurait peut-être été relancée...
  5- Pipe Dream (1968) : Un des sommets du duo. Cette petite merveille, admirablement composée par Jeremy Clyde, fourmille de petits détails (clavecin, violoncelles, harmonies sunshine-pop, etc.) qui sont autant de ravissements pour les oreilles amatrices de volupté pop.
⏭ Epilogue : le duo ne se remettra pas de l'échec cuisant de cet album, dont le coût exorbitant vaudra d'ailleurs à Gary Usher d'être remercié par Columbia.
 

Indice Baroque = ★★★★

Compléments :
Top Baroque Albums : On retiendra tout d'abord Distant Shores (1966), pour l'admirable production veloutée, à mi-chemin entre folk-pop et easy-listening. Ensuite, dans une veine psychédélique et luxuriante, The Ark (1968) est vivement recommandé. Enfin, les plus motivés pourront se procurer la compilation The Very Best Of (2000) couvrant la période 64-66.
 














 

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