29 décembre 2020

5.5 - David Bowie 🏴󠁧󠁢󠁥󠁮󠁧󠁿

David Bowie, montée en glam

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⏯ Pour beaucoup (à commencer par lui-même), la carrière de Bowie commence en 69 avec Space Oddity, son premier succès. Au mieux, les singles et l'album publiés au cours des trois années précédentes apparaissent comme des erreurs de jeunesse, dénuées de personnalité. Certes, ces débuts n'ont pas l'intensité et la maîtrise conceptuelle des chefs d’œuvre de la décennie suivante, mais cette première incarnation présente une certaine cohérence esthétique, où la façade légère - une pop baroque tendance music-hall - se fissure pour laisser entrevoir une réelle étrangeté, portée par des paroles souvent iconoclastes, voire franchement dérangeantes. Et la voix est déjà là, indéniablement.
  1- Rubber Band - single version (1966) : Single sorti en décembre 66, où l'on entend le jeune Bowie (19 ans) tenter de se frayer un chemin entre le mélodrame des Walker Brothers et la pop vaudeville des Kinks, pour un résultat plutôt convaincant.
  2- The London Boys (1966) : Face B du précédent. Une complainte à l'intensité graduelle, qui annonce de futurs classiques, comme Rockn'roll Suicide. Notez les jolis arrangements de cuivres et d'orgue.
  3- Love You Till Tuesday - single version (1967) : Charmante petite vignette estampillée easy-listening-swinging-sixties. Le genre de sucrerie qui fera bondir les fans du Bowie glam, soul ou berlinois. 
  4- There Is A Happy Land (1967) : L'album David Bowie, publié en juin 67, souffre d'arrangements assez conventionnels, pour ne pas dire surannés, surtout quand on réalise qu'il est contemporain de Sgt Pepper. Mais il a ses charmes, comme le prouve ce morceau sous influence Bacharach.
  5- Karma Man - BBC live version (1967/68) : face B d'un single qui ne sortira pas, ce titre enregistré une première fois en septembre 67 est bien meilleur dans sa version "live at the Beeb" de mai 68. Le "vrai" Bowie commence à pointer, avec des chansons plus consistantes, grâce notamment aux arrangements de Tony Visconti.

⏯ Son premier album ayant été un échec, Bowie va redoubler d'efforts pour offrir à sa maison de disques un deuxième opus, qui ne verra jamais le jour. En avril 68, il reprend sa liberté, et pendant les mois qui suivent, se consacre au mime, au théâtre, à la danse, au mannequinat, tourne avec sa petite amie Hermione au sein d'un trio de poésie-folk, fonde un laboratoire d'art expérimental... et (heureusement) compose de nouvelles chansons. L'une d'elles, Space Oddity, va enfin lui (entre-)ouvrir les portes de la gloire... Pendant les trois années qui vont suivre, il va lentement mais sûrement imposer son personnage mystérieux et polymorphe. Le mythe est en marche...

 

6- In The Heat Of The Morning (1968) : Un titre ambitieux, qui aurait dû être un single - et un tube - mais fut encore refusé par Deram. Bel exercice de soul blanche, porté par des arrangements classieux signés Tony Visconti, bientôt compère indéfectible et producteur de bon nombre des aventures de Bowie, de 1969 jusqu'à la fin.
7- London Bye Ta-Ta (1968) : Face B du précédent, et donc non publié à l'époque, présentant les mêmes atouts : une mélodie accrocheuse et des orchestrations raffinées.
⏭ Bowie croyait tellement en ce morceau qu'il en enregistra une nouvelle version deux ans plus tard, avec Marc Bolan à la guitare, pour en faire le single succédant à Space Oddity. Peine perdue...
8- Wild Eyed Boy from Freecloud - LP version (1969) : la première version de cette chanson, face B du single Space Oddity, est assez dépouillée. Tout le contraire de cette pièce montée symphonique (50 musiciens !), impressionnant tour de force que certains pourraient considérer un peu vain, voire contreproductif... 
⏭ On peut trouver une magnifique incarnation de ce morceau dans le medley live de 1973, qui lui adjoint All The Young Dudes et Oh You Pretty Things. Trois perles pour le prix d'une !
9- An Occasional Dream (1969) : Avec son mélange de guitares folk et de flûtes un brin jazzy, voici une charmante mélodie, que n'auraient pas reniée les Bee Gees de la même époque. C'est un compliment.
10- Life On Mars ?((1971) : un classique absolu de pop baroque, sur lequel tout a déjà été dit (le lien avec Comme d'habitude/My Way, le même piano que celui d'Hey Jude, la vidéo culte, etc.). Immortel.
BONUS 1- All You Need Is Five Years : L'excellent DoM réalise ici un fantasme pop baroque en mariant Bowie et les Beatles. 
⏭ Pour ceux qui aiment les mashup à base de Bowie (mais pas que !), rendez-vous sur l'impressionnante chaîne de Mr DoM !
BONUS 2- Ashes to Mashup : Petit pas de côté pour découvrir Bowie sous un nouveau jour, grâce aux envoûtants mashups de Mr Mayanob : "Que vous soyez novice ou fan de la première heure, préparez-vous à cet étonnant voyage. ASHES TO MASHUP, l'histoire inédite et irréaliste de 50 ans de pop music"
   

Indice Baroque = ★★★★☆

 

Compléments :

Top Baroque Albums : The Deram Anthology 1966-1968 offre un panorama assez complet et plaisant à écouter, à défaut d'être toujours mémorable, tandis le coffret Conversation Piece (2019) documente scrupuleusement la période 68-69, méconnue (et pourtant cruciale). Les nombreuses incarnations de Bowie au cours des 70's n'incluent que rarement le genre qui nous intéresse ici, à l'exception du génial Hunky Dory (1971), classique de pop baroque, dans son versant folk.

Site de référence : Pushing Ahead of The Dime - David Bowie, song by song est une vraie mine d'informations.

 
5.4 - Love ⬅ 🎵 ➡ 5.6 - Elton John 

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