15 novembre 2020

5.4 - Love 🇺🇸

Love, ou la possession d'Arthur Lee

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⏯ Eté 67. Les Beatles et leur monumental Sgt Pepper s’arrogent le titre de leaders du « Summer of Love », enfonçant le clou avec l’hymne flower power All You Need is Love. Les seconds couteaux se contentent se suivre, tandis que leurs concurrents directs, les Beach Boys, sont hors-course, après l’effondrement du projet Smile. Mais c’est quand même de Californie, où la scène rock est en pleine effervescence, que viendra la riposte, et quelle riposte ! Forever Changes, troisième album de Love, paru à l’automne, est un éblouissant manifeste psychédélique sous haute influence hallucinogène. Persuadé qu’il lui reste peu de temps à vivre, le leader Arthur Lee embarque sa troupe dans un trip musical, véritable patchwork de styles. Rythm’n blues, folk-rock, jazz, musique latine, mantras orientaux et pop orchestrale sont convoqués en un même creuset. Un pur miracle, hélas sans lendemain : le groupe s’effondrera l’année suivante, à causes des drogues et des tensions internes. Menées par un Lee à la dérive, les incarnations suivantes de Love ne retrouveront jamais cette grâce fulgurante...

1- The Red Telephone (1967) : Un des sommets de l'album, où règne une tension permanente, marquée notamment par ce clavecin au tic-tac inquiétant... Heureusement, les somptueux arrangements de cordes viennent équilibrer l'ensemble, tels un baume apaisant.
2- Andmoreagain (1967) : Magnifique complainte folk, tout en arpèges et violons mélancoliques, au service la voix tremblante de Lee, à fleur de peau.
3- Old Man (1967) : Les visions de Lee laissaient peu de place aux aspirations de Bryan MacLean, capable pourtant de proposer des compositions dont le raffinement et la complexité mélodiques n'ont rien à envier à celle de son envahissant camarade. Arrangements magnifiques, encore une fois...
4- The Good Humour Man He Sees Everything Like This (1967) : Ici, on est pas loin de Bacharach, aussi bien dans la progression harmonique que dans le decorum instrumental, qui fait la part belle aux cuivres.
5- Wonder People (I Do Wonder) (1967) : Non retenu sur la liste finale, cet inédit est pourtant excellent, avec son ambiance jazzy, entre Broadway et sunshine pop.
 

Indice Baroque = ★★★★☆

Compléments :
Top Baroque Albums : Cette playlist, centrée sur le versant pop baroque, est loin de rendre justice à éclectisme de Forever Changes (1967), album incontournable de l'histoire du rock. Pour autant, il ne faut pas négliger Da Capo (1966) qui offrira aux amateurs d'autres trésors mélodiques et envolées de clavecin.

 














 

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