31 décembre 2022

8.6 - Scott Walker 🇺🇸

 8.5 - Walker Brothers ⬅ 🎵 ➡ 8.6 - Paul & Barry Ryan

Scott Walker, crooner spectral

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⏯ Fin 1967, c'est un Scott Walker épuisé, frustré, mais déterminé qui va se lancer dans une carrière solo sans équivalent dans l'histoire de la pop. Si l'on retrouve les grandes orchestrations caractéristiques de son groupe (voir chapitre 8.5), celles-ci atteignent sous la baguette de formidables arrangeurs une ampleur inédite, entre paysages cinématographiques et références à la musique classique ou contemporaine. De la même manière, il n'est désormais plus question de se contenter de ballades romantiques : tout autant inspiré par les grands standards (de Bacharach à Sinatra, en passant par les comédies musicales) que par l'œuvre de Jacques Brel - marotte récente - Scott propose un univers singulier, jouant l'équilibriste entre mélodrame emphatique et poésie crépusculaire. Bilan : quatre albums en trois ans, solennellement numérotés, avec un Scott 4 en guise de pinacle, avant que la réalité du show-business ne se rappelle à un artiste trop atypique pour être compris de son temps... si ce n'est d'un certain David B.
 
1- Montague Terrace in Blue (1967) : Essentiellement constitué de reprises, Scott 1 comprend toutefois trois compositions originales, dont ce sommet, sous haute influence Brel. Les arrangements sont somptueux, tout en retenue menaçante sur les couplets, pour mieux exploser sur les refrains, sans pour autant faire de l'ombre à la voix, magistrale. 
2- Copenhagen (1969) : Un titre d'une grâce infinie, porté par des orchestrations éthérées. Une ambiance magique qui n'aurait pas dépareillé sur un standard de Noël. Et justement, il y est question d'enfants joyeux... Tiré de l'excellent Scott 3.
 
2- Duchess (1969) : Une fois n'est pas coutume, une vibrante chanson d'amour, au milieu d'un album (Scott 4) plus so(m)bre et abstrait que ses prédécesseurs. Ici le chanteur brise l'armure, sur une mélodie limpide, agrémentée de quelques touches country étonnamment pertinentes.
4- Angels Of Ashes (1969) : Sans véritable refrain, ce morceau doucement hypnotique est une merveille d'arrangements, entre arpèges délicats de guitares, tapis soyeux de violons et délicieuses touches de clavecin.
5- Thanks For Chicago Mr. James (1970) : Album de désillusion et de compromis, le mal-aimé 'Til the Band Comes In comprend encore de bien beaux moments, à l'image de ce titre majestueux  qui, trois ans plus tôt, n'aurait eu aucun problème à se hisser en tête des charts. Le début pour notre héros d'une longue traversée du désert...


Indice Baroque = ★★

Compléments :
 Top Baroque Albums : Les premiers opus ont été regroupés dans le coffret Five Classic Albums (2016), une excellente affaire... Le meilleur moyen de décider lequel d'entre eux constitue le sommet de cette riche période (car il y a débat).  
   

 8.5 - Walker Brothers ⬅ 🎵 ➡ 8.6 - Paul & Barry Ryan

 

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