22 mars 2024

5.6 - Elton John

Elton John, conquête de l'Amérique

Lancez la Playlist 5.6 (ci-dessous⬊) ou écoutez les titres séparément

⏯ Il était une fois un petit Anglais timide et mal fagoté, amateur de musique classique, prodige précoce du piano, et brillant étudiant à la prestigieuse Royal Academy of Music. Tout semblait tracé d'avance... Sauf que... Sauf que l'Amérique et ses armes de séduction massive - jazz, blues, gospel et rock'n roll - allaient chambouler l'ADN musical du dénommé Reginald Kenneth Dwight pour faire de lui une des plus grandes star de l'histoire de la pop. Mais avant de trouver sa voie et d'atteindre les sommets, le futur Elton John devait faire ses classes : pianiste de pub, puis au sein d'un groupe de blues, chanteur de reprises pour disques de supermarchés, musicien de sessions et compositeur pour d'autres artistes. Lorsqu'on lui donne enfin sa chance en tant qu'interprète, le jeune homme, accompagné de son inséparable parolier Bernie Taupin, prend comme première boussole le son de son époque, mettant en partie de côté ses penchants soul au profit d'une pop psychédélique fortement inspirée des Beatles, Moody Blues et autres Procol Harum.
 
  1- When I Was Tealby Abbey (1968) : Il aura fallu attendre 2021 pour entendre Regimental Sgt. Zippo, premier album refusé par la maison de disques, qui pense - probablement à juste titre - qu'il manque cruellement de personnalité. Sur le morceau d'ouverture, John semble ainsi piocher directement dans le répertoire des Bee Gees. Ne boudons pas pour autant notre plaisir devant cette ritournelle sucrée aux jolis arrangements (signés Zack Laurence).
  2- Tartan Coloured Lady (1968) : Loin du charisme excentrique dont il fera preuve quelques années plus tard, le chanteur semble ici en retrait, laissant clavecin, cordes et flûtes mener cette petite perle, véritable manifeste pop baroque.
⏭ Dans le même esprit "ballade sur lit de cordes pincées", ne manquez pas I Need You To Turn To, paru deux ans plus tard.
  3- Skyline Pigeon (1969) : Premier véritable album, Empty Skies navigue encore entre deux eaux, lorgnant souvent vers un rock progressif peu convaincant. Mais lorsque John va, comme ici, à l'essentiel, son talent de mélodiste et d'interprète brille déjà, annonçant les chefs d’œuvre à venir.
⏭ Il existe une autre version de cette chanson, plus orchestrée, enregistrée en 1973. Régulièrement interprétée en concert, elle tient manifestement une place particulière dans le cœur du chanteur.
  4- From Denver To L.A. (1969/1970) : Attention, rareté ! Composé par Francis Lai et Hal Shaper pour la bande son du film The Games, ce titre aux arrangements épiques a vu sa sortie en single rapidement annulée, car étant en contradiction avec l'image de singer/songwriter que l'artiste et sa compagnie de disques cherchaient à promouvoir. Impersonnel ("Got to take my guitar" !), mais objectivement pas mal pour un boulot alimentaire...
  5- Sixty Years On (1970) : Propulsé par l'immortelle Your Song, l'album Elton John ouvre enfin les portes du succès au chanteur, qui s'adjoint les services du producteur Gus Dudgeon. Plus maîtrisées et personnelles, ses compositions bénéficient de l'arrivée de l'arrangeur Paul Buckmaster dont les amples orchestrations sont intelligemment mises au service de la voix.
  BONUS - Seasons (1971) : Fidèle compagnon d'Elton John pour les chefs d’œuvre et les décennies à venir, ledit Buckmaster est ici au premier plan, pour cette composition quasi-instrumentale, tirée de la bande originale du film Friends.

Indice Baroque = ★★★

Compléments :
Top Baroque Albums : A partir de 1970, le chanteur, désormais maître de son destin, va assumer sa sensibilité soul et s'éloigner des rivages pop baroque, malgré des orchestrations toujours bien présentes. Les puristes se contenteront donc des imparfaits Regimental Sgt. Zippo (1968/2021) et Empty Sky (1969) et du chef d’œuvre Elton John (1970). Les autres seront bien inspirés d'écouter les albums enregistrés pendant les années 70, d'autant que ceux-ci cachent, ici et là, des trésors orchestraux.

⏭ Radio replay : Les amours classiques d'Elton John - MAXXI Classique (France Musique)

⏭ Article Paul Buckmaster: In His Own Words - eltonjohn.com
   

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Les chapitres et playlists ne sont pas figés. Donnez votre avis, proposez vos références !