06 juillet 2020

3.4 - Harry Nilsson 🇺🇸

Harry Nilsson, le Beatle américain

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⏯ Après avoir travaillé dans l'ombre pour d'autres (Spector, The Yarbirds, The Monkees), Nilsson peine à se faire un nom en tant qu'interprète. Sans le coup de pouce des Beatles, qui le désignent en 68 comme leur artiste favori, le public serait peut-être passé à côté de ce véritable génie, à l'aise dans tous les styles, avec une prédilection pour les grands standards de la musique populaire américaine (Cole Porter et consorts). Excellent compositeur, mais surtout connu pour ses reprises (Everybody's Talkin'Without You), doté d'une voix exceptionnelle, qu'il perdra lors du tristement fameux et éthylique "Lost Weekend" (merci Lennon !), Nilsson mérite d'être redécouvert, ne serait-ce que pour ses flamboyants débuts baroques, où il tient la dragée haute aux Fab Four, ses indéfectibles amis.

1- Without Her (1967) : Le premier "véritable" album de Nilsson montre un jeune homme qui maîtrise totalement son art. Ses compositions sont à la fois sophistiquées et parfaitement accessibles, à l'image de cette ballade sensible, où s'entremêlent gracieusement flûte et violoncelle. Ceux qui ont épuisé leur Sgt Pepper jusqu'à la corde peuvent se jeter les yeux fermés sur Pandemonium Shadow Show, avec les oreilles bien ouvertes, cela va de soi...
2- Together (1968) : Deuxième album, deuxième chef d'oeuvre, dans la même veine : une pop ouvragée avec quelques touches de jazz  ragtime et de folk. Nilsson alterne ballades romantiques et morceaux entraînants (comme ici) avec une qualité constante, doublée d'une aisance déconcertante.
3- One (1968) : Un des sommets du Nilsson première période. Le thème de la solitude infinie est illustré par une structure répétitive (les accords descendants de piano électrique) que viennent admirablement contrebalancer les arabesques vocales et instrumentales. Notez aussi comment le pont (avec son clavecin délicat) apporte une variation qui équilibre parfaitement le morceau. Du grand art.
⏭ Ne manquez pas la version alternative, avec banjo, vibraphone (?) et cuivres, tout aussi excellente (merci à Little Nemo pour la découverte !)
4- I Will Take You There (1969) : Troisième album, qui amorce une transition vers d'autres styles. Que dire de plus sur le génie de Nilsson ? Peut-être que la qualité des chansons s'accompagne d'une prise de son et d'un mixage parfaitement équilibrés, autre marque de fabrique des Beatles... C'est particulièrement audible sur ce petit bijou.
5- Mournin' Glory Story (1969) :  Une chanson tendre et douce-amère, à mi-chemin entre For No One et She's Leaving Home, tant stylistiquement que thématiquement. Certains ont d'ailleurs vu dans ce portrait de femme sans-logis la suite des mésaventures de la fugueuse décrite par Lennon et McCartney.
⏭ A noter que Nilsson a maintes fois repris les Fab Four : tout d'abord avec un incroyable medley autour de You Can't Do That, puis avec She's Leaving Home (justement), et Mother Nature Son. Le tout avec un talent à la hauteur des originaux.
 

Indice Baroque = ★★★

Compléments :
Top Baroque Albums : Pandemonium Shadow Show  (1967), Aerial Ballet  (1968) et Harry (1969) constituent une trilogie indispensable à tout amateur de grande pop en général, et de pop baroque en particulier. Les albums de la période suivante (71-73) sont très bons, quoiqu'un peu foutraques. Ensuite, c'est très inégal... avec encore de beaux moments.
 














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